Le Collège d’Enseignement Général communément appelé CEG devenu par la suite lycée Bokassa et aujourd’hui lycée des Martyrs, a été à n’en point douter, la pépinière du basket centrafricain dans les années 1964-1966. Et pour cause, l’Etablissement regorgeait des talents de renom tels que Georges Follot (Igor), Marcel Bimale (Binet), Éloi Limbio (Carpenter), Aimé Yesse (Crisos), Cyriaque Samba-Panza (Pedra) et Autres Georges Goundoua, qui formeront plus tard l'ossature de l'équipe nationale dans laquelle évolueront d'autres grosses pointures, en l'occurrence Gaston Gambor (James), Léon Zitongo (Twist), Dieudonné Wazoua (Crispino), Sonny Pokomandji, Jean-Max Anezot, Gérard Gredakpa, Sabin Koteke, les frères Sanga, Indo, Bissini, Gadenga, Jean Bengue, Justin Salamate, Jean-Marie Songomali, pour ne citer que ceux-là.
L'on se souvient encore de la chanson de Dr Wech, « Basket centrafricain », en hommage à nos joueurs que l'orchestre Centrafrican Jazz comparait aux « Nikpa so ayeke fa Doli lasso » un peu à l'instar du jeune David qui terrassa en son temps, le géant Goliath.
En effet, en dépit de leur taille (moyenne pour la plupart), ces « Nikpa » nous livraient des matchs de rêve au cours desquels, ils arrivaient, par leurs dribbles, leurs phases spectaculaires, leur technicité, à passer entre les jambes, à ébranler n'importe quel système de défense adverse...et à marquer des paniers. Un vrai régal. Le public aux anges, se mettait debout pour ovationner ses idoles, scandant leurs noms : Bineee !! Twiistt !! Carpenter !!James !! Igorr !!...Des noms magiques qui s'élevaient des tribunes comme une auréole pour s'évanouir au loin, dans les eaux de l'Oubangui.
C'était la belle époque. Du coup, on se remémore avec nostalgie, les fameuses nuits ou « soirées des basketteurs » au bar dancing le Rex, au Km5. Un événement sportif et culturel sans pareil, destiné à récompenser les meilleurs joueuses et joueurs de l'année, et à encourager les jeunes talents qui émergeaient. Une occasion aussi pour les orchestres phares du pays, le Vibro Succès de Rodolphe Bepka (Maitre Beckers) et le Centrafricain Jazz de Prosper Mayele (Prince Mayos), d'assouvir leur rivalité fratricide à travers des compositions élogieuses à la gloire de nos fauves.
Les gens venaient des quatre coins de la capitale : Gobongo, Boy Rabe, Ouango, Lakuanga...savourer dans la joie et l'allégresse ces moments de délices, sans esprit de haine ni de division. L'insécurité était encore méconnue de même que le clivage nord-sud ou les conflits inter-communautaires. Bref, une ambiance de fête, d'amour et de fraternité que radio Centrafrique retransmettait en direct, pour le bonheur des noctambules et des amoureux du basket ball. FYZ
Formidable. Toutes ces informations qui nous permettre maintenant de connaître notre histoire de basket. Encore félicitations Aubin pr cette bonne initiative.
Anatole