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Simone, cette perle de la « Zone 5 », le mythique 3ème arrondissement de Bangui, née le 3 mars 1955 sous le signe zodiaque du « Poisson », est connue de nos jours pour sa carrière sportive, comme l’une de nos meilleures basketteuses, carrière professionnelle comme enseignante d’anglais du secondaire, puis d’université comme formatrice des professeurs d’anglais à l’Ecole Normale Supérieure, Professeure de Littérature Anglophone à l’Université de Bangui, et enfin pour ses activités gouvernementales, comme Secrétaire d’Etat à l’Education Nationale, ensuite Secrétaire d’Etat Chargée du Secrétariat Général du Gouvernement. Elle est titulaire de Master en Linguistiques Appliquées, diplôme obtenu à l’Université de Southern Illinois, Carbondale, Etats Unis d’Amérique.
Simone a aussi été membre d’associations pour la défense des droits humains (Présidente de Femmes et Actions). Membre du réseau des femmes ministres et parlementaires, membre du comité national de lutte contre les pratiques néfastes contre les filles.
A son acquis plusieurs distinctions honorifiques dont la Médaille d’Or de la meilleure basketteuse de l’année en 1974, Bangui République Centrafricaine, celle de Médaille d’Or de Commandeur du mérite national, Gouvernement Centrafricain, Bangui 1994.
Sous le visage étincelant de guerrière, se dévoile aujourd’hui une Grande Dame à la retraite des arènes, tant sportive que politique, qui a sacrifié une de ses journées de vacances d’Eté 2018 aux Etats Unis d’Amérique, pour répondre à la sollicitation d’entretien de Bamara ebook.
#Bamara ebook(BeB) : Bara mingui Kota Zo ti Kodrô.
-Simone BODEMO(SB) : Mbi bara mô pengba molengué ti Kodrô.
#BeB : Pourquoi aviez-vous choisi de pratiquer le basketball et pas une autre discipline ?
-SB : Venue au basketball par hasard.
Au collège, Je n’avais aucun intérêt pour le basketball car mes sports collectifs préférés étaient le volleyball et le handball. Mais un après midi, je devrais rejoindre ma grande sœur à la fin de son match sur le terrain de basket de l’école Koudoukou. Quand l’arbitre a sifflé la fin du match, j’ai pris le ballon pour m’amuser et j’ai fait 3 tirs successifs qui ont tous réussi. M. BILAL dit Bourguiba (le président de Red Star) à immédiatement chercher à savoir qui j’étais et, m’a invitée à prendre part aux entrainements avec ma grande sœur. Et c’est de là que mon aventure avec le basketball a démarré avec le Red Star pour aboutir à l’équipe nationale. Le basketball a fini par prendre le dessus sur tous les autres sports depuis la classe de troisième en 1972, jusqu’en 1992.
#BeB : Quelles ont été les étapes de votre évolution de carrière sportive ?
-SB : En 1973, je pris le leadership du Red Star comme Capitaine et fus sélectionnée pour faire partie de l’équipe nationale féminine où je deviendrai aussi Capitane en 1974.
#BeB : S’il fallait citer le nom d’une personne qui vous a aidé pendant votre parcours sportif, à qui penseriez-vous ?
-SB : Comme dit plus haut, le Président de Red Star Bourgiba (BILAL) est celui qui m’a fait découvrir le basket et mes talents pour ce sport. Après son départ du pays, les entraineurs Goundouwa (paix à son âme) et Zoko, ainsi que le Président de la fédération, regretté François Péhoua qui ont pris la relève et m’ont encadrée jusqu’à mon retrait du basket suite à un choc au genou en 1992 qui ne permettait plus de jouer correctement.
#BeB : Vous avez été Capitaine du club Red Star, quels en sont les grands moments.
-SB : Dans l’équipe Red Star, j’étais respectée et appréciée aussi bien par mes collègues joueuses que par les encadreurs et supporters. Red Star est l’équipe du KM5 et vous pouvez comprendre toute la culture et l’identité autour de cette famille, sans oublier les comportements qui nous distinguaient des autres « So a zo ti zone 5 lâ » qu’on dit parfois avec mépris, ce qui ne nous gênait pas du tout.
#BeB : Vous aviez aussi été Capitaine pendant 10 ans de l’équipe nationale de basketball, quels en sont les grands moments ?
-SB : A l’obtention de mon BAC en 1975, ma participation a connu de nombreuses interruptions pour mes études universitaires à l’extérieur du pays (en Afrique, Grande Bretagne et Etats Unis). Pour cela, je n’ai eu l’opportunité de participer qu’au championnat féminin de Tunis en décembre 1974 (si ma mémoire est bonne) et au tournoi international masculin et féminin à Bangui en 1977 opposant la RCA au RDC (ancien Zaïre) quand j’étais en vacances. Mais pendant mon absence, l’équipe nationale féminine a eu à participer à d’autres championnats que je ne maitrise.
Les grands moments avec l’équipe nationale ont été notamment les internements pour les préparations aux rencontres, les entrainements très matinaux que nous détestions toutes, les histoires et les blagues qu’on se racontait les soirs avant de dormir.
La volonté de gagner qui nous animait toutes nous a permis de donner le meilleur de nous-mêmes et de porter haut le drapeau du basket qui était notre fierté nationale. Ce qui expliquait pourquoi le niveau de jeu des basketteuses était plus élevé à cette époque avec une bonne organisation du championnat national. On avait des facilités de déplacements à l’étranger pour défendre les couleurs nationales.
Les meilleurs joueurs étaient annuellement décorés. J’ai été décorée par BOKASSA en 1974.
L’équipe nationale féminine était une famille. Bien que composée de joueuses de différentes équipes, la solidarité, l’amour et l’amitié étaient vraiment de mise. Cela continue encore aujourd’hui et nous cherchons toujours les moyens de nous retrouver, ou de nous assister en cas de besoin.
#BeB : Aviez-vous exercé un mandat électif, occupé un poste ou une fonction quelconque au sein de la fédération centrafricaine de basketball ?
-SB : De 1986 à 1987 j’étais élu Vice-Présidente de la Fédération Nationale de Basket et j’ai dû suspendre mon mandat pour aller préparer un Master aux USA. Après cela, je n’ai pas vraiment cherché à m’impliquer aux activités du basket parce que je bougeais beaucoup et ne suivais les choses que de loin.
#BeB : Le sport féminin en général, le basketball en particulier souffre d’un management de qualité. Ne pensez-vous pas que la présence d’une femme dans les instances de décision de ces institutions pourrait en être la panacée ?
-SB : Je pense que nous, anciennes gloires du basket ont toutes failli à un devoir, celui de léguer un basketball féminin debout aux générations futures. En outre, l’absence de femmes expérimentées dans les instances de décision concernant le basketball féminin surtout, a occasionné les faiblesses actuelles, et on peut le corriger car il n’est jamais trop tard pour bien faire. Alors, j’encourage toutes les basketteuses, anciennes et nouvelles à s’impliquer dans la formulation d’une nouvelle vision pour que le basketball féminin retrouve sa place d’honneur comme dans le temps.
Singuila mingui Kota Zo ti Kodrô.
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