Par Christian GOMBE
Si l’on me posait cette fameuse question « pourquoi as-tu choisi le Basketball ?», j’ai pensé y répondre en un seul mot : Modèle (Exemple). Seulement, ce n’est pas le cas- ç’aurait été facile, à mon avis de simplifier cette réflexion, en voici quelques explications.
Comme tout jeune Centrafricain et, Banguissois des années 1970, j’ai eu la chance et le privilège de pratiquer directement ou indirectement plusieurs sports durant mon processus de croissance, voire de développement : enfant, adolescent, jeune adulte.
Comme enfant, on peut se rappeler de nos premiers pas d’initiation au foot dans les petits espaces de nos cours, en imitant les joueurs de Tempête Mocaf, USCA, Olympique réal, SCAF, Fatima, AS Douane, ASOPT, etc..
Comme adolescent, nos participations aux compétitions interscolaire en football, basketball, handball, volleyball sans oublier les épreuves d’athlétisme…. eh oui! De belles expériences, tant de bonheur à s’amuser en pratiquant le sport, où nous apprenions le vivre ensemble, à nous unir, comme un même peuple et frères.
Ayant la chance d’avoir des frères et sœurs qui pratiquaient déjà le football, handball, basketball, volleyball, j’avais alors, des modèles à imiter, à copier pour entamer mon apprentissage des différents sports.
Engagement sportif dans plusieurs ligues, pour l’apprentissage et la maîtrise des fondamentaux de différentes disciplines (mini basketball, mini football, mini handball) jusqu’en avril 1974, où le 7ème championnat d’Afrique de Basketball à Bangui, va être déterminant dans mon destin sportif.
En cette fameuse soirée magique, après le coup de sifflet confirmant la victoire des fauves de Bas-Oubangui « BAMARA », avec des amis, récepteur radio entre les mains, nous avons couru pour aller vers le Centre national de Basketball afin de fêter ce merveilleux exploit national. J’ai encore en mémoire quelques noms de nos compatriotes, faisant partie de cette formidable équipe d’avril 1974 : Gaston Gambor, Marcel Bimalé, Sonny Pokomandji, Jacques Séréfio, Martin Ngoko, Jean Bengué, Dominique Ganabrondji, Sanga Barnabé et Félicien NGounio. Désolé de n’avoir pu mentionner le nom de tous nos champions, au moment où j’écris cet article.
À partir de la victoire d’avril ’74, jusqu’à la participation des fauves à la coupe du monde à Porto Rico en juillet ‘74, le rêve de suivre la trace de cet exemple d’exploit est apparu plausible, dans mes souhaits de réalisations sportives.
Il n’est pas dit que tous les rêves, souhaits doivent se réaliser. Mais, il faudrait la volonté, de pouvoir provoquer la chance, à créer certaines conditions, à saisir l’opportunité, l’occasion, la situation (Le Timing) pour y parvenir.
J’aurai pu m’orienter vers le Football, Handball ou autre discipline, car les tentations étaient aussi grandes que pour le Basketball. Fort heureusement, mon processus de développement a connu l’influence de Gaston Gambor « James », ainsi que de Marcel Bimalé. Je leur en suis reconnaissant et les remercie.
A mon avis, parmi toutes les fédérations sportives de l’époque, celle qui était la mieux structurée, qui affichait beaucoup d’ambition dans ses projets, était la fédération de basketball. La victoire de 1974, les exploits individuels réalisés par nombre de basketteurs, tel Kobrack lors d’une finale de Coupe nationale au stade Barthélémy Boganda.
En optant alors pour ce choix, j’ai eu l’opportunité de réaliser un de mes rêves en décembre 1987 à Tunis (Tunisie) et, surtout participé aux Jeux olympiques de Séoul en 1988 (Corée du Sud).
Ce qu’il faudrait retenir de cette expérience, qui s’applique aussi bien à un pays, un peuple, une génération et la vie quotidienne des organisations, est d’avoir des illustres devanciers, en capacité de favoriser les initiatives pour l’éclosion des talents, de les promouvoir en tenant compte du vécu, de l’Histoire. Oui de notre Histoire et, dans ce contexte l’Histoire du basketball centrafricain.
Ne pas penser à conserver les documents, les preuves des événements qui ont marqué toutes les étapes de notre basketball, sur un support quel qu’il soit, dans un espace, un lieu, ou un endroit qui soit accessible à tous, serait dommageable. Car qu’aurions-nous à léguer à la jeunesse? Je l’ai malheureusement expérimenté, cette difficulté à me remémorer la liste complète de nos fauves de 1974. Dans un message d’Aubin Goporo, j’ai pu me rendre compte d’avoir omis « Mathieu Wilibozoumna, Koyou Koumbélé et Youssouf Adam », veuillez m’en excuser.
N’oublions pas : sans modèle à suivre, sans notre histoire, nous perdrons notre identité et notre raison d’être (pour ne pas dire notre fierté NATIONALE).
Merci Aubin, je suis très heureux d’avoir essayé par ce témoignage, apporter ma contribution à l’initiative Bamara e-Book, afin de conserver vivant notre héritage.
Merci.