Claude DAMBITA résident du quartier Mamadou Mbaïki dans l’actuel 3ème arrondissement à Bangui, a démarré son apprentissage du basketball peu après l’indépendance de son pays dans les années soixante ; seul, en regardant ses aînés jouer du haut de ses onze ans, le Club Red-Star qui s’entraînait tous les après-midi à quelques encablures de la maison familiale. Le Club Red-Star avait déjà son ancrage sur le terrain de l’école Rue 37, aujourd’hui rebaptisé stade KOUDOUKOU, tout comme l’école ainsi que l’avenue.
Après son succès au concours d’entrée en 6ème, il fut orienté au collège Des Rapides, un établissement d’enseignement secondaire avec internat situé au quartier Ouango, dans l’actuel 7ème arrondissement, une institution destinée à la formation de l’élite de la jeunesse post coloniale.
Une fois au collège, ce jeune garçon ambitieux va très vite développer ses compétences intellectuelles et sportives et, devint un excellent tireur à mi-distance, un rebondeur remarquable avec une détente verticale explosive.
L’entraineur du Collège Des Rapides, un expatrié du nom de Mazarin remarqua vite ce joueur d’exception qu’il devenait, par son amour à se performer, sa volonté de progresser, et en fit le capitaine de l’équipe du basketball.
Au fil des années, Claude gagna le respect et l’admiration de ses coéquipiers qui lui donnèrent le surnom de ‘’numéro 11’’, numéro gravé sur son maillot de jeu.
Le collège des rapides connut du succès, Claude DAMBITA et ses copains de jeu gagnèrent plusieurs coupes, dont notamment le championnat interscolaire de 1970 de basketball.
En 1968 il a reçu le grand prix du « Meilleur Espoir » lors de la soirée annuelle des basketteurs au Rock Hôtel. Soirée animée par les deux grands orchestres de l’époque, « Centrafrican Jazz » de Prince MAYOS et, «Vibro Succès » du Maître Bekerss.
Son prix lui avait été remis par le regretté président de la fédération centrafricaine de basketball M. François PEHOUA; un ballon de basket, bleu, blanc et rouge de la marque Mikâsa.
A l’époque, à la fin de chaque saison sportive, la fédération organisait la traditionnelle « Soirée des Basketteurs », afin de récompenser différents joueurs ayant impactés positivement le championnat, et distinguait donc les meilleurs compétiteurs par les trophées d’excellence…
Le meilleur souvenir de Claude DAMBITA concernant sa carrière sportive, est sa participation avec le club Red Star à la coupe d’Afrique des clubs champions de 1971. Tournoi organisé à Bangui, couronné par le succès du Red Star sur l’Etoile Filante du Mali en finale (53-52) devançant, Zamalek d’Egypte et AS FAS du Sénégal. Red Star devenait alors Red Star « Ndongo Club ».
Ce fut son dernier match, avant l’obtention de son Baccalauréat D (scientifique), dont les sujets d’examen provenaient de l’académie de Nantes en France. Il obtint ensuite, une bourse de la coopération Centrafricano-Canadienne, comme plusieurs de ses compatriotes pour étudier la médecine, ce qui conduisit à son départ pour Montréal.
Arrivée avec une bourse de médecine, les autorités canadiennes vont l’orienter vers des études de pharmacie. Ce qui déplut au gouvernement du Président Bokassa, car selon la planification, le pays manquait de médecins et souhaitait rattraper ce retard. Apres un an d’études en pharmacie sur le sol canadien, le département de l’enseignement supérieur de Centrafrique lui trouva alors une opportunité d’études en médecine aux Etats-Unis d’Amérique où il se rendit ; pays que Claude DAMBITA n’a alors plus jamais quitté, après sa brillante étude et carrière de médecin.
Aujourd’hui, Claude est encore en contact avec plusieurs de ses anciens camarades et, lors de son dernier séjour à Bangui en Avril 2017, il a partagé de bons moments avec M. Sony POKOMANDJI, en se remémorant de la gloire du passé des années soixante-dix du basketball.
En retraçant le parcours du Docteur Claude DAMBITA, un des fiers pionniers du collège Des Rapides, l’on constate clairement que vers la fin des années soixante, la République Centrafricaine était donc clairement en avance sur le temps présent de son histoire, où aujourd’hui le sport-études est très en vogue aux Etats-Unis d’Amérique, notre pays disposait déjà de ce système avec des collèges alliant études et compétitions…quel gâchis pour notre peuple plongé dans l’abîme, au regard de la réalité du moment.
De même, le principe de l’album scolaire annuel rassemblant photos, commentaires et évènements marquants de l’année écoulée qui est un ouvrage indispensable, de nos jours aux Etats-Unis d’Amérique (par exemple), et qui était il y a plus de 60 ans dans nos habitudes éducatives et culturelles.
Egalement comme cité plus haut la soirée des basketteurs, principe de fête, réunions de fin de saison, de récompenses des diplômés, tant de principes aujourd’hui conservés par de nombreuses nations et dont nos illustres devanciers avaient été dépositaires, sont relégués dans la chambre du fond de notre histoire, de nos acquis culturels.
Bravo ! merci pour votre collaboration Champion…